COMMUNIQUE DE PRESSE
Sécheresse, mégabassines, prélèvements agricoles : l'administration charentaise maritime au pied du mur !
23.05.2022
Communiqué de presse
Le 21 mai 2022 à Saint-Jean-d'Angély
SECHERESSE, MEGABASSINES, PRELEVEMENTS AGRICOLES :
L'ADMINISTRATION CHARENTAISE MARITIME AU PIED DU MUR !
Les niveaux des cours d'eau et des nappes sont très bas et alarmants pour la saison, obérant l'approvisionnement en eau potable pour la saison estivale qui s'annonce et mettant en péril les zones humides et la faune aquatique.
Et pourtant, réunis en cellule de crise ce lundi autour du préfet, priorité a été donnée une fois de plus à l'agriculture intensive, fermant les yeux sur les atteintes à la biodiversité, aux autres secteurs économiques ainsi que les nombreuses transgressions aux restrictions en cours. Et c'est cette même préfecture, animée par les mêmes attentions amicales pour l'agriculture industrielle et consommatrice d'eau, qui avait autorisé la construction de 5 mégabassines sur le bassin du Mignon.
Elles viennent d'être jugées illégales par la cour d'appel de Bordeaux le 17 mai dernier ! Cette décision démontre à quel point les autorisations administratives de ces projets sont basées sur des données désinvoltes : insuffisance des évaluations préalables à la construction de ces ouvrages ; absence d'informations des effets des prélèvements hivernaux sur la nappe ; utilisation de références de prélèvements obsolètes ; absence de sources des chiffres transmis... la liste est longue. Les services de l'État autorisent donc ces projets non pas dans le cadre du respect de la loi sur l'eau, mais au service d'une corporation d'irrigants intensifs.
Le réchauffement climatique est bel et bien là et les projets de stockage ne répondent en rien aux problématiques de gestion de l'eau. Avec la sécheresse, les restrictions d'irrigation couvrent actuellement toute la Charente maritime, le seul département français avec un tel niveau d'alerte. Notre territoire doit absolument repenser son modèle agricole, sans quoi les dégâts causés seront irréversibles !
Et comment ne toujours pas prendre en compte les effets induits sur le littoral, et donc la pêche, la conchyliculture et par voie de conséquence le tourisme ? Sans une eau douce en quantité suffisante et de bonne qualité, l'écosystème marin est en danger d'asphyxie, les huitres ne grossissent plus. Or, il est le principal régulateur et moteur du climat ! L'enjeu et l'urgence sont colossaux.
Réserves illégales, sécheresse inquiétante pillage des ressources communes : il semble bien que la Charente-Maritime se trouve au pied du mur ! Nous avons la palme de la plus grande consommation de pesticides, essayons au moins d'éviter le podium de l'épuisement de la ressource en eau… Il est urgent d'engager une véritable transition agricole.
Pour la Confédération paysanne, il faut construire un projet pour une agriculture résiliente, où les usages de l'eau seront à tout prix être priorisés : d'abord pour l'approvisionnement en eau potable et la préservation de ces milieux qui doivent demeurer notre outil de travail. Et s'il faut irriguer, ce doit être pour assurer l'autonomie alimentaire à l'échelle des territoires, servir les cultures maraîchères, les cultures spécialisées de plein champs, le fourrage des animaux… Et non pas les agrocarburants, les méthaniseurs et les cultures d'exportation !
D'autres solutions agronomiques et économes existent, nous les mettons en pratique chaque jour sur nos fermes paysannes.Une agriculture conduite de façon à retenir l'eau dans les sols et à préserver les cycles naturels de l'eau peut avoir un impact extrêmement positif sur les quantités disponibles dans les rivières et dans les nappes phréatiques.
Et pour un tel projet pour une agriculture nourricière, revisitons les règles d'accès à l'eau pour tous, et dans un climat apaisé !
Contact presse : Pascal Biteau, 06 84 23 11 79
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